La coccinelle que nous piquions sur nos vêtements, il y a quelques temps, comme fétiche, a-t-elle une légende justifiant son appellation de Bête à Bon Dieu.
Au temps jadis, au Moyen Age, sans doute, un homme fût accusé d’un crime qu’il n’avait pas commis. Ses juges ne l’en condamnèrent pas moins à être décapité.
Au moment où le malheureux allait poser la tête sur le billot, il aperçut une coccinelle et, craignant de l’écraser, il la saisit délicatement pour l’éloigner de l’instrument de supplice. Les juges qui étaient présents virent ce geste. Ils se regardèrent avec étonnement et, d’un commun accord, décidèrent qu’un homme qui faisait preuve d’un cœur aussi sensible ne pouvait être un criminel.
L’innocent fût gracié séance tenante, et les spectateurs convaincus que le Très-Haut avait envoyé la bestiole pour sauver le condamné, donnèrent spontanément à l’insecte sauveur le nom de Bête à Bon Dieu.
L'Almanach du Familistère de 1927
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